Alors que les entreprises de l’Economie Sociale et Solidaire ne possèdent pas de statut juridique au Sénégal, les acteurs ne cessent de développer des sociétés à vocation sociale. En voici trois parmi d’autres, qui favorisent l’humain, l’agriculture et l’économie du territoire.
Grâce à ses nombreuses entreprises sociales et Zahra Iyane Thiam Diop, la très active ministre de la Micro-finance et de l’Économie Sociale et Solidaire, le Sénégal est l’un des pays de l’Afrique de l’Ouest le plus avancé dans le modèle de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS).
Quel statut juridique pour l’Economie Sociale et Solidaire ?
Mais le vide juridique concernant les structures ESS reste présent. Et les acteurs travaillent avec des entreprises et multinationalesafin d’obtenir un modèle similaire à l’ESS en Europe afin d' »avoir plus d’impact » sur le local.
« Nous misons sur les entreprises ESS pour avoir plus d’impact et nous cherchons toujours à nouer des partenariats« , explique Daouda Diouf, directeur de l’école de codage Sonatel Academy au Sénégal dans un webinaire sur l’ESS et la RSE en Afrique.
« Par exemple, Asutic, une association qui vise à vulgariser l’utilisation du numérique dans les écoles et les lycées, est notre partenaire pour déployer les connaissances de la technologie. »
En attendant que le côté juridique se stabilise, de nombreuses entreprises travaillent déjà sur des projets sociaux et solidaires. En voici trois.
Sen Women Up
A Kédougou, au sud-est du Sénégal, Mamba Souaré a fondé en 2014 Sen Women Up. L’entreprise vise à développer l’entrepreneuriat féminin autour du fonio, une céréale ayant une importance économique capitale en Afrique de l’Ouest et qui permet une alternative alimentaire aux intolérants au gluten.
Sen Women Up aide une coopérative de 15 femmes à devenir plus rapide dans la production de ces céréales, gagner du temps dans le décorticage, notamment.
MLouma
Dans la même veine, MLouma est uneplateforme qui « connecte les acteurs du monde agricole« dans tout le Sénégal.
Fondée en 2012 par Aboubacar Sidy Sonko, ingénieur informaticien de formation, MLouma propose différents services (plateforme de mise en réseau, plateforme d’apprentissage, marché en ligne, application météorologique) destinés aux producteurs, aux fournisseurs d’intrants, aux banques, aux particuliers…
Concrètement, les producteurs mettent en ligne leurs produits dans les quantités disponibles et les acheteurs potentiels sont alertés et peuvent passer commande par téléphone. Mais le manque d’éducation au numérique a mis un frein à ce service.
C’est véritablement « Météo Mbay« , la plateforme qui permet de collecter et diffuser de l’information climatique, qui cultive l’attrait des clients.
I.A.B (Institut Académique des Bébés)
L’IAB est le premier institut qui forme aux métiers de la petite enfance au Sénégal.
Créée par Fa Diallo, la structure permet aux femmes en échec scolaire et sans emploi de participer à cette formation professionnelle. Développement psychomoteur, neurosciences-cognition, nutrition pédiatrique et psychologie de l’enfant… L’ensemble de ces domaines est maîtrisé par ces femmes, qui se forment à la prise en charge de l’enfant dans ses premières années.
D’après le site d’information Financial Afrik, l’IAB a un taux d’insertion de 99% de ses élèves en 2018 et 100% en 2019.