Le Sénégal mise sur l’entrepreneuriat

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Des jeunes étudiant africains étudient et mettent en place une stratégie pour le lancement de leur prochaine start up. l’entrepreneuriat

Les chiffres sont encourageants pour l’entrepreneuriat : le Sénégal, qui affiche une croissance supérieure à 6 % depuis 2014, devrait conserver une très bonne dynamique dans les années qui viennent, selon les prévisions de la Banque mondiale (BM). La stabilité politique, qui a permis au pays de rester à l’abri des violences qui secouent la région, et les bonnes perspectives en matière d’agriculture et d’hydrocarbures, devraient permettre au pays ouest-africain de continuer à engranger les succès.

Mais d’importants défis demeurent. Le taux de pauvreté reste élevé (34 % en 2017, selon la BM) et le niveau de chômage est préoccupant. D’après les chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, 14,3 % des Sénégalais âgés de 15 ans ou plus sont en quête d’un emploi. Les femmes sont particulièrement concernées par le phénomène : 24,1 % d’entre elles sont au chômage, contre 6,2 % des hommes.

C’est dans ce contexte que le chef de l’État sénégalais Macky Sall a annoncé le démarrage des activités de la « Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes » (DER), en mai 2018. Dotée d’un fonds initial de 30 milliards de francs CFA (45,7 millions d’euros), la DER veut « impacter de façon conséquente la création de richesses et d’emplois en rendant accessible aux femmes et aux jeunes les moyens de s’impliquer dans la marche de l’économie sénégalaise ».

Transformation structurelle de l’entrepreneuriat

Alors que près de 60 % de la population est constituée d’entrepreneurs individuels, bon nombre d’entre eux peinent à se développer. Avec la DER, le gouvernement sénégalais cherche à accélérer la croissance des microentreprises en facilitant leurs accès aux financements : création accélérée de comptes bancaires, subvention des coûts liés à la structuration des entreprises ou encore propositions de prêts avec des financements directs ou des prises de participation.

Pour Dakar, l’enjeu est de taille : il faut rendre possible la création d’une PME en seulement 24 ou 48 heures. « Il s’agit de contribuer au renforcement du capital humain et de transformer structurellement l’économie grâce à la formalisation d’entrepreneuriat, l’éducation et l’inclusion financière », explique Papa Amadou Sarr, délégué général à l’Entrepreneuriat rapide. Grâce à une enveloppe annuelle de 50 millions d’euros « entièrement financée par l’État » et « que l’on espère faire passer à 100 millions d’euros », la DER vise à créer un million d’emplois dans les cinq prochaines années, ajoute M. Sarr.

Le programme, qui s’adresse en priorité aux femmes et aux jeunes à partir de 18 ans, a déjà permis d’accompagner plus de 183 000 personnes (dont 70 % des femmes). Plus de 700 entreprises ont été formalisées et 65 000 comptes bancaires ont été ouverts.

Une marche collective vers l’émergence

« La mise en place de la DER procède d’un acte de foi, d’une preuve de pragmatisme et d’une quête perpétuelle d’efficacité dans l’action publique », a affirmé le président sénégalais Macky Sall. Et d’ajouter : « J’ai la forte conviction que, par leur créativité, leur dynamisme, leur humilité, leur courage et leur résilience, les jeunes et les femmes constituent un précieux atout pour intensifier notre marche vers l’émergence ».

Un dispositif d’autant plus prometteur que le Sénégal a une économie mûre pour franchir ce nouveau palier : au-delà du pourcentage — important — du nombre d’entrepreneurs individuels sénégalais, le pays profite aussi des nombreux acteurs innovants qui sont apparus sur le territoire ces dernières années. L’ouverture de l’espace de co-working Jokkolabs à Dakar en 2010, la création du CTIC Dakar (le premier incubateur technologique sénégalais) et la naissance de Baobab Entrepreneurship (une startup qui se propose d’améliorer l’écosystème entrepreneurial dans le pays) en 2011 sont autant d’alliés pour la DER, sans compter les nombreuses structures plus informelles, notamment en province.

« Le secteur n’est pas structuré, donc il n’y a pas de chiffres officiels. Mais il existe de nombreuses petites structures d’accompagnement. Nous devons collaborer pour soutenir aux mieux ces entrepreneurs », explique Mamba Souaré, responsable locale de Makesense, une association qui promeut l’entrepreneuriat social. Un environnement propice aux affaires qui a d’ailleurs attiré Google, Microsoft ou IBM : ces derniers ont tous installé leurs centres régionaux à Dakar, attirés par le dynamisme économique du pays.

Pour la Banque mondiale, la réduction du taux de pauvreté devrait s’accélérer au Sénégal, passant de 34 % en 2017 à 31 % en 2020. Le gouvernement devra faire de l’emploi des jeunes et des femmes la prochaine grande cause nationale. Une excellente nouvelle pour les Sénégalais et les Sénégalaises.

Source: Ekonomico

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