Gorée, l’île historique au large de Dakar, lieu de mémoire de la traite négrière reconnu au patrimoine mondiale de l’Unesco, avait interdit la venue des non-résidents pour se protéger de la pandémie de coronavirus. Une fermeture qui avait asphyxié l’économie insulaire. Ce samedi 10 octobre, huit bateaux sur douze de ligne Dakar-Gorée sont rétablis, au grand plaisir des populations.
Appareil photo autour du cou, des étudiants congolais se baladent dans les ruelles ombragées de l’île de Gorée. Ils attendaient cette visite depuis longtemps, explique Armstrong Tsiba Ngounou. « On est très contents que Gorée ait ouvert ses portes. C’est l’emblème du Sénégal qu’il faut visiter. Les esclaves sont passés ici. Cela représente quelque chose. »
Trois cas de Covid…
Plus de 80% de la population de l’île vit grâce au tourisme. Mohamed Mboup, guide touristique, est alors soulagé de reprendre son activité après sept mois d’arrêt total. « Les activités peuvent redémarrer, le tourisme local aussi, donc. C’est peu, mais c’est mieux que rien. »
Le tourisme local, c’est ce que veut développer la mairie de Gorée, dans le respect des gestes barrières et avec le port du masque obligatoire. Une nécessité, car les frontières ne sont pas encore ouvertes aux touristes étrangers. « Au niveau du restaurant, la mairie va mettre en place un arrêté interdisant le transport de repas. Parce qu’on avait l’habitude voir fréquemment des gens amener leur marmite et sans faire vivre l’économie locale », note Mamadou Diop, chef de cabinet du maire de l’île.
Alors que Gorée compte trois cas de Covid-19, les autorités restent vigilantes pour éviter la propagation du virus.