Le président sénégalais Macky Sall a annoncé lundi 11 mai l’assouplissement des conditions de l’état d’urgence mis en place pour lutter contre le coronavirus tout en prévenant que la maladie devrait continuer à circuler dans le pays plusieurs mois encore.
Pas de « relâchement », mais « une adaptation », le mot est revenu à plusieurs reprises dans le discours du chef de l’État : « après deux mois de mise à l’épreuve nous devons sereinement adapter notre stratégie ».
À compter de ce mardi, le couvre-feu sera donc ramené de 21h à 5h, au lieu de 20h à 6h. Certains chefs religieux réclamaient la réouverture des mosquées, en plein mois de ramadan : « il sera également procédé à la réouverture des lieux de culte », a annoncé Macky Sall.
Dans les lieux de culte, les établissements scolaires, les marchés, et les restaurants – qui pourront rouvrir -, le port du masque restera obligatoire. Pour Macky Sall, il faut « faire vivre l’économie ». Il faudra aussi vivre avec le virus : « Dans le meilleur des cas, si nous continuons d’appliquer les mesures édictées, le Covid-19 continuera encore de circuler dans le pays jusqu’au mois d’août, voire septembre. Plus que jamais, la responsabilité de chacune et chacun de nous est engagée », prévient-il.
Les marchés et les commerces contraints de n’ouvrir que quelques jours par semaine ne devront plus fermer qu’une seule journée pour le nettoyage. Les restrictions imposées aux transports publics seront également allégées. L’école reprendra le 2 juin, mais seulement pour les quelque 551 000 élèves des classes d’examen (CM2, 3ème, terminale) sur un total de 3,5 millions.
Macky Sall a aussi levé l’interdiction de rapatrier les corps de Sénégalais décédés à l’étranger du Covid-19. Des dizaines de dépouilles sont bloquées depuis plusieurs semaines, en France surtout, mais aussi ailleurs en Europe ou aux États-Unis.
Les autorités se sont gardées d’imposer un confinement total, difficilement envisageable quand une bonne partie de la population vit au jour le jour. Mais elles ont fermé les frontières, interdit les rassemblements ainsi que la circulation entre les villes, et imposé le port obligatoire du masque dans les services publics et privés.