C’est un moment très attendu, quelques jours avant Noël : l’installation de la crèche dans la chapelle d’une abbaye à cinquante kilomètres de Dakar, au Sénégal. Les personnages africains sont placés dans une étable au toit de paille. Une quarantaine de moines bénédictins y mènent une vie de prière. Et ce matin-là, un programme un peu différent de d’habitude les attend : « Nous allons préparer la fête de Noël », annonce l’un des moines. Chants grégoriens, instruments africains et percussions viennent rythmer les offices.
« Chacun respecte la religion de l’autre »
Les instruments sont fabriqués et restaurés sur place, dans un atelier où les frères travaillent. Depuis la naissance de l’abbaye en 1963, les religieux se sont intégrés à la vie locale. Pourtant, au village, 95% de la population est musulmane. Une cohabitation qui se prolonge jusque dans le jardin de l’abbaye, où Chrétiens et Musulmans travaillent côte à côte… et célèbrent même Noël ensemble. « C’est quelque chose de très beau que nous vivons ensemble. Chacun respecte la religion de l’autre », détaille un travailleur.